Le financement de projet de A à Z.
Bonjour !
Bill Gates a dit : “La clé du succès […] est de deviner vers où va le monde et y arriver avant les autres”. Magnifique citation, reste à prédire correctement… et courir vite.
Goldman Sachs perplexe : faisons-nous face à une bulle de l’IA ?
Jim Covello, responsable de la recherche actions chez Goldman Sachs, met en garde contre une bulle de l'intelligence artificielle similaire à celles des dot-com. Selon lui, les investissements massifs dans l'IA ne déclencheront pas la prochaine révolution économique et les actions surévaluées finiront par chuter. Malgré l'optimisme de leaders comme Jamie Dimon (J.P. Morgan), Covello reste prudent et souligne que les retours sur investissement de l'IA ont été modestes jusqu'à présent malgré de lourds investissements du côté des GAFAM notamment.
Il doute d'une amélioration rapide et prévoit une correction du marché, indiquant que les fondations économiques sous-jacentes ne justifient pas les valorisations boursières actuelles.
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Après une baisse des taux en juin, la BCE a décidé ce jeudi de maintenir ses taux directeurs stables : Mme. Lagarde affirme que la banque ne souhaite pas s’engager sur une trajectoire particulière pour le moment et attends des retours d’ici septembre.
Vous vous rappelez de Supreme, la marque swag de l’époque ? Elle a été rachetée par EssilorLuxottica pour 1,5 milliards d’euros. L’achat a été conseillé par JPMorgan et a pour objectif de diversifier le portefeuille du leader mondial de l’industrie optique dans la mode.
source : TheFinancialTimes, ParlonsFinance
Tout maîtriser sur le financement de projet.
Le financement de projet, c’est l’art de financer des infrastructures (i-e. des actifs tangibles d’un point de vue financier : ils génèrent et ont de la valeur) par de l’emprunt bancaire ou des fonds propres, tout en s’assurant que les revenus générés par ces mêmes actifs permettent de satisfaire la dette.
Une histoire de protection. Dans le cadre d’un financement de projet, l’entreprise porteuse du projet (aussi appelée le sponsor) crée une société projet qui aura pour unique objectif de détenir les actifs du projet. On appelle cette société un SPV, pour Special Purpose Vehicule. Le sponsor n’intègre donc pas le projet dans ses états financiers : il est protégé.
En effet si les cash-flow générés par le projet ne permettent pas de rembourser la dette contractée, la banque ne pourra pas se retourner contre la société porteuse du projet ! Malin. On parle de financement sans recours. Dans certains cas extrêmes, la banque peut tout de même saisir l’actif en question.
De beaux calculs. Deux concepts reviennent assez régulièrement en financement de projet : la Valeur Actuelle Nette (VAN) et le Taux de Rentabilité Interne (TRI). Ils sont à vrai dire intimement liés.
Pour développer une infrastructure, une entreprise doit employer des moyens lourds et y investit ses ressources financières, c’est ce qu’on appelle des CapEx (pour Capital Expenditures). Le projet génèrera ensuite des cash-flow, qui serviront principalement à rembourser la dette contractée pour les CapEx.
La VAN mesure alors simplement l’équilibre entre ces CapEx initiaux et la somme des cash-flow futurs (actualisés, car 1 euro demain vaut moins qu’un euro aujourd’hui) que génèrera le projet année après année.Le TRI, lui, est le taux d’actualisation qui permet d’avoir une VAN nulle… Compliqué ? Si notre VAN est nulle, alors les cash-flow actualisés à aujourd’hui correspondent exactement à notre investissement initial : on n’a pas perdu d’argent, mais on n’en a pas gagné. On détermine en général le TRI après avoir calculé la VAN.
Le WACC… qu’est-ce qu’il vient faire là lui ? Vous vous souvenez du WACC ? C’est, en (très) gros, le taux de rentabilité qui est attendu par les actionnaires d’une entreprise et par les banques qui lui ont prêté des fonds. Quand on raisonne non plus sur le projet mais sur l’entreprise en elle même, les chose se gâtent…
Imaginons une entreprise qui souhaite construire une nouvelle usine. Bon. Voyons si la création de cette usine peut satisfaire la rentabilité souhaitée par les investisseurs.
Pour calculer la VAN, il faut actualiser les cash-flow, et ceci grâce… Au WACC ! Quelle belle surprise.
On a donc une VAN calculée avec le taux d’actualisation qui correspond au taux de rentabilité désiré par les investisseurs.
Calculons ensuite notre TRI, qui rappelons-le permet d’avoir VAN = 0.
S’il s’avère que notre TRI est supérieur au WACC, on a un taux de rendement réel supérieur à celui attendu : notre VAN sera positive. Autrement dit, on aura fait des bénéfices !
À l’inverse, si notre TRI est inférieur au WACC, notre VAN sera négative et on aura perdu de l’argent sur notre investissement. L’usine ne génère pas assez de cash.
Donc plus le TRI est haut, mieux on est ? Le TRI et la notion de temps sont intimement liés (eux-aussi… décidément…). Quand on actualise des cash-flow, ceux qui sont plus loins de nous dans le temps correspondent à moins d’argent aujourd’hui que ceux qui sont proches de nous temporellement.
C’est logique ! Plus on est loin dans le futur, moins on est sûr que la valeur de ces cash-flow est réelle et légitime. Leur valeur actualisée à aujourd’hui est donc plus faible que pour des cash-flow moins loins temporellement parlant.
10.000€ théoriques en 2030 valent moins, aujourd’hui, que 10.000€ théoriques en 2026.
On peut ainsi se trouver dans des cas où nos projets réalisent des cash-flow importants loin dans le futur, ce qui nous donne un TRI assez faible, alors que la VAN est pourtant plus importante (car on génère plus de trésorerie en valeur nominale). En gros, on a plus d’argent à la fin mais notre TRI est plus faible car on obtient cet argent tard dans le temps et pas immédiatement.
source : TheBigWin
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