Bonjour et bon début de semaine !
On a souvent entendu parler de l’entreprise chinoise Evergrande et de sa dette monumentale, aujourd’hui nous essayons de comprendre les grandes causes de la crise immobilière que traverse actuellement l’empire du milieu.
SOMMAIRE :
Headlines de la semaine.
La crise immobilière chinoise : origines et conséquences.
Cas comptable : le Besoin en Fonds de Roulement (BFR).
🗓️ LES NEWS DE LA SEMAINE
Javier Milei, nouveau président argentin fraîchement élu, doit affronter une situation record de l’inflation dans son pays. Face à une montée des prix de près de 143% en un an et une dette de $44Mds contractée auprès du FMI en 2018 pour compenser une dévaluation monétaire, Javier Milei souhaite “dolariser” l’économie argentine en laissant mourir la monnaie nationale, le peso. Elle est d’ailleurs le 3ième pays au monde en terme de possession de dollars physique. Javier Milei s’est entretenu avec la présidente du FMI, afin de discuter de son plan d’ajustement budgétaire.
Emmanuel Macron se félicite de l’un des plus gros investissements étrangers pour l’industrie pharmaceutique en France : le géant danois Novo Nordisk prévois d’investir à Chartres près de 2,1Mds€. Destiné à la production de médicaments contre le diabète et l’obésité, cet investissement illustre l’avancée de la politique de ré-industrialisation et l’attractivité de la France. C’est notamment grâce à l’implication d’Emmanuel Macro et au contact direct avec lui que le groupe a décidé d’investir en France, précise son PDG.
Face aux tensions géopolitiques à ses frontières, le réarmement de l’Europe divise. Safran se voit refuser le rachat de l’entreprise Microtecnica par le gouvernement italien au nom de la souveraineté nationale. Si la France possède l’industrie de défense la plus développée en Europe, ses pays limitrophent souhaitent eux aussi se développer dans ce domaine et n’apprécient pas la concurrence. C’est pour cette raison que l’Italie vient de refuser l’achat par Safran de l’entreprise Microtecnica, filiale d’un groupe américain et qui produit des équipements pour les avions de chasse.
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📚 POINT CULTURE
La crise immobilière chinoise : origines et conséquences.
Endetté à près de 260 milliards d’euros, l’un des plus grands promoteurs immobiliers chinois, contraint de céder ses actifs, illustre parfaitement l’explosion d’une bulle immobilière qui grossit en Chine depuis plusieurs années. Tentons dans cet article d’apporter une vision globale sur les raisons d’une telle crise.
I. Graines nourricières de la crise économique, le modèle de croissance économique chinois…
Le modèle de développement économique chinois s’est construit sur le principe de l’endettement massif. Après la crise de 2008, cette stratégie s’est montrée plus que payante : les pouvoirs publics ont investi massivement dans le rail par exemple, qui représente près de 15% de l’économie chinoise et qui a complètement été financé par l’endettement des gouvernements locaux.
À l’instar du rail, l’immobilier s’est également positionné au centre de la relance économique chinoise. Le gouvernement a largement incité une fuite en avant des capitaux en facilitant l’accès aux crédits pour la construction immobilière, tant et si bien que l’immobilier représente aujourd’hui près de 25% de l’économie. Cette situation s’est d’autant plus accentuée que la politique conservative pratiquée par le gouvernement chinois empêchait l’investissement à l’étranger. Effectivement, les ménages n’ayant pas accès aux bourses étrangères, leur seule possibilité d’investissement reposait sur l’investissement immobilier en Chine. On assistait alors à la formation d’une bulle immobilière.
II. Additionné aux difficultés du géant de l’immobilier Evergrande…
Cette politique a naturellement conduit à la formation de géants, dont l’entreprise Evergrande par exemple. Plus grand promoteur immobilier chinois, Evergrande emploie directement ou indirectement plusieurs millions de salariés, et a contracté une dette équivalente à la dette grecque lors de la crise de 2008.
Face à une forte chute du dynamisme du secteur immobilier (environ -50% par rapport à 2022, qui était déjà une année difficile) et à la dégradation de sa note par les agences de notations Moody’s et Standard & Poor’s, Evergrande chute de près de 87% à la bourse de Hong-Kong en un peu moins de 2 ans.
Peinant à terminer la construction de ses logements et ne pouvant pas livrer ces logements qui étaient pourtant déjà vendus, Evergrande place de nombreuses familles chinoises dans une position délicate. Les foyers se retrouvent obligés de rembourser les mensualités d’un crédit pour un logement qu’ils ne peuvent pas habiter, et à payer un loyer supplémentaire. Certains décident alors de ne plus payer les promoteurs et d’entrer en grève, ce qui empire davantage la situation d’Evergrande.
III. Conduisent à l’éclatement la bulle de l’immobilier en Chine.
Cette situation complexe peut en partie s’expliquer par la crise du Covid : les gouvernements locaux devant financer la santé et réduire les taxes pour sauver les entreprises, ils ont décidé de moins financer l’immobilier. Pour autant, le véritable catalyseur de cette crise a été la décision gouvernementale de remettre en ordre le marché immobilier. Prévoyant l’éclatement de cette bulle immobilière qui gonflait depuis quelques années, le gouvernement chinois a décidé de resserrer l’accès au crédit.
La trop grande facilité d’accès à l’endettement avait poussé les promoteurs à construire bien plus que la demande : on juge aujourd’hui la construction encore 2 fois trop élevée par rapport à la demande. Les promoteurs, dont Evergrande, construisaient donc sans retour sur investissement. Lorsque le gouvernement a décidé de couper l’accès aux crédits, ils se sont alors retrouvés sans financements et n’ont pu terminer les nombreux chantiers entrepris. Aujourd’hui, la politique chinoise se concentre sur la livraison des biens déjà commandés, en essayant de limiter la construction de nouveaux biens.
L’idée principale des gouvernements chinois se basait sur la reprise de la consommation, ce qui aurait fortement diminué l’impact de l’arrêt des investissements dans l’immobilier. Malheureusement, le contexte post-covid a fortement entaillé la consommation : les ménages ont peur pour l’économie, l’emploi dans le secteur tertiaire est en berne et de strictes mesures ont été prises sur le secteur de la tech. La crise immobilière en est alors d’autant plus grave, et la situation en Chine est telle qu’aujourd’hui le gouvernement refuse par exemple de fournir les chiffres liés au taux de chômage, très élevé dans le pays.
📊 ANALYSE
Cas comptable : le Besoin en Fonds de Roulement (BFR).
Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) constitue un élément crucial dans la gestion financière d'une entreprise. Il mesure la somme nécessaire pour financer les activités opérationnelles courantes d'une entreprise. Il est issu des délais entre le moment où une entreprise paie ses fournisseurs, et où le client de l’entreprise la paie.
Le BFR représente la différence entre les ressources générées par les actifs circulants (ce sont les stocks et les créances clients) et les ressources financières nécessaires pour couvrir les obligations à court terme, généralement constituées des passifs circulants ( les dettes fournisseurs).
En d'autres termes, le BFR donne une indication sur la capacité d'une entreprise à financer ses activités quotidiennes sans avoir recours à un financement externe. Une gestion efficace du BFR est cruciale pour assurer la fluidité des opérations et éviter des situations de trésorerie tendue.
Le BFR s’obtient donc en calculant :
BFR = Stocks + Créances clients - Dettes fournisseurs.
Un BFR positif indique que l'entreprise a besoin de fonds supplémentaires pour couvrir ses obligations à court terme, tandis qu'un BFR négatif suggère que l'entreprise dispose d'un excédent de liquidités. Les entreprises de la grande distribution sont l’exemple parfait d’un BFR négatif. En effet, puisque les clients paient directement à la caisse alors que les entreprises elles ne paient les fournisseurs que sous 30 jours, leur activité quotidienne génère un surplus de cash !
Le BFR est étroitement lié à la trésorerie. En effet la trésorerie représente les liquidités disponibles immédiatement, le BFR influence donc directement la trésorerie car un BFR élevé peut entraîner des besoins de financement plus importants.
En résumé, le Besoin en Fonds de Roulement est un indicateur clé de la santé financière d'une entreprise. Sa gestion efficace permet de garantir la pérennité des opérations en assurant une trésorerie adéquate pour répondre aux engagements à court terme. Les entreprises attentives à leur BFR sont mieux positionnées pour naviguer avec succès dans un environnement économique dynamique.